Le cabinet du Dr Leng, de Douglas Preston & Lincoln Child

Ce roman fait suite directement à la Cité hantée, et se continue par L’ange de la vengeance. Contrairement à d’autres histoires du prolifique duo, il est donc indispensable de lire l’opus précédent si l’on veut comprendre ce qu’il se passe.

Pour résumer, Constance Greene, la pupille de Pendergast, l’inspecteur fétiche des auteurs, a disparu, propulsée dans un passé parallèle et alternatif grâce à une machine à remonter le temps. Constance est désormais à New York, en 1880. Son but est de sauver son petit frère de la prison et d’une mort certaine, mais aussi sa sœur, dont le trépas signera ce qu’elle deviendra par la suite. Et surtout, empêcher le psychopathe le plus terrible, le Docteur Enoch Leng, de poursuivre ses expériences criminelles sur d’innocentes victimes.

Au XXI° siècle, Pendergast se désespère de la retrouver. Il récupère les restes calcinés de la machine infernale et, avec l’aide d’un expert en ingénierie spatiale, décide de la réparer pour rejoindre la jeune femme et la protéger. Il ne connait que trop bien Enoch Leng, puisqu’il s’agit d’un de son arrière-arrière-grand-oncle. Il doit à tout prix la rejoindre avant la date fatidique où Leng va tuer Marie, la sœur de Constance.

Dans le même temps, et sans aucun rapport, les auteurs développent (bâclent, suis-je tenté de dire…) une enquête d’Armstrong Coldmoon, sidekick de Pendergast dans le précédent roman, sur la piste d’un meurtre lié au vol d’objets ayant appartenus à Sitting Bull… Enquête aussi vite expédiée que commencée. Et c’est justement là que la bât blesse.

À trop vouloir en faire, Preston & Child finissent réellement par en faire trop. Une grande partie du récit est consacrée à Constance Greene et à son plan pour sauver sa famille des griffes de Leng, une autre à l’inspecteur Pendergast qui tente de la protéger coûte que coûte même s’il est clair qu’elle n’a aucune envie manifeste de le retrouver, et qui embarque son vieux complice Vincent d’Agosta dans l’histoire. L’enquête de Coldmoon tombe comme un cheveu dans la soupe, ne s’achève pas totalement, ce qui laisse supposer une suite parallèle prochaine. Quant à Leng, la fin du roman nous laisse sur un gimmick intéressant et inattendu qui confirme bien évidemment une suite.

Bref, un livre un peu bancal et qui me laisse sur ma faim. Ce n’est pas la première fois que le duo d’auteurs me donne cette impression d’inachevé. Pendergast lui-même parait presque effacé, en retrait, subissant plus que dirigeant. Il me reste à lire le troisième volet en espérant un regain un peu plus de dynamisme.

Douglas Preston & Lincoln Child – Le cabinet du Dr Leng – traduction de Sebastian Danchin – Éditions J’ai Lu – novembre 2024 – 8,90€ – ISBN 978-2-290-39853-1

Laisser un commentaire