C’est un recueil de nouvelles dont quelques-unes se réfèrent aux univers crées par Ann Leckie, celui du Radch (dont en fait à part quelques allusions à l’Impératrice, les planètes sur lesquelles se déroulent les histoires semblent fort éloignées) et celui de La tour du freux.
Mais dans l’ensemble on peut qualifier toutes ces nouvelles de contes, plus ou moins fantastiques plutôt que science-fictifs ou féériques, et repenser aux mythologies amérindiennes ou africaines ou aux Mille et une nuits (ici ne pourrait-on qualifier le lire de Contes des mille et une planètes ?), et bien sûr à mon auteur favori, Cordwainer Smith.
Bien que sous-entendant un certain nombre de questions morales, aucun des textes ne se montre didactique, et nombre d’entre eux gardent une non-fin ouverte, le personnage central pouvant continuer sa vie après avoir traversé une épreuve sans que la suite soit dictée par le récit. C’est bien pourquoi je n’hésite pas à les qualifier de contes plutôt que de nouvelles.
Dans la longue série des contes de l’univers de La tour du freux, peut-on vraiment qualifier de féérie l’intervention de « dieux » dont la capacité de modifier le futur (mais jamais le passé) dépend de la quantité de prières qu’ils ont reçues, dont certains s’incarnent dans des animaux, d’autres dans des lieux, en particulier les rivières qui, d’ailleurs, s’expriment à l’aide de poissons ?
Enfin l’ensemble du livre traduit un optimisme général qui soulage dans le monde actuel.
Le lac des âmes, d’Ann Leckie, traduit par Patrick Marcel, J’ai Lu Nouveaux Millénaires, 2025, 476 p., 22€, ISBN 978-2-290-41211-4