Une heure de jour en moins, de Jim Harrison

Tout au long de ces 75 poèmes choisis, Jim Harrison aborde une multitude de thèmes, bien qu’il existe des récurrences évidentes, des thèmes qu’on devine chers à l’auteur. En toile de fond, c’est la nature qui domine, celle qui reste sauvage, les animaux dont est peuplé le Michigan, mais aussi les forêts et les rivières, les vastes espaces où l’auteur semble vouloir se promener en solitaire afin de mieux apprécier le spectacle, et quelque part de ne pas penser au temps qui passe. Il évoque tour à tour ses drames personnels, la perte de son œil, la mort de son père et de sa sœur lors d’un accident de la circulation, sa sœur qui apparaît dans plusieurs poèmes comme une cicatrice indélébile. Contemplatif de la beauté qui l’entoure, Harrison pourrait être le chantre de l’idéologie écologiste. Il regrette ce qui fut et qui ne sera plus, l’inexorable disparition de la faune et la flore. L’eau occupe également une place importante dans ses textes, il n’est pas rare de trouver au détour d’une page une allusion à cette eau sauvage, cette rivière vive dont, en fermant les yeux, on pourrait presque se l’imaginer, et l’entendre. Et puis les chiens. Et les chevaux. Il y a tant et tant d’obsessions chez Harrison qu’on finirait par s’y perdre un peu.

S’il est évidement difficile de faire une sélection dans un recueil aussi éclectique, ma préférence va souvent aux textes les plus longs, parce qu’ils représentent le cheminement de Harrison à travers le temps. J’ai une faiblesse entre autres pour Théorie & pratique des rivières, l’immense Suite de Livingston, Dans le temps, l’émouvant Filles pauvres, et La fenêtre d’or.

Traduire un texte n’est jamais facile. Traduire une poésie doit l’être encore moins. C’est dans ces moment que je regrette de ne pas avoir été un élève plus consciencieux en cours, cela m’aurait permis de pouvoir lire ces poèmes dans leur langue originale. Même si le travail du traducteur est remarquable et nous plonge dans l’atmosphère de l’auteur, ils n’en perdent pas moins un peu de leur flamboyance…

Une heure de jour en moins – Jim Harrison – Éditions J’ai Lu – juillet 2018 – 7, 10 €

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