Grande-Bretagne, de nos jours.
Le laboratoire de recherche de Westerley n’est pas fait pour les âmes sensibles. Dans ce terrain aussi vaste qu’isolé séjournent une dizaine de cadavres légués à la science, que des biologistes analysent à différents stades de décomposition. Un lieu secret et hautement sécurisé où nul ne peut pénétrer. Mais un matin, le corps mutilé d’une jeune inconnue est découvert sur place. Qui est-elle ? Qui pour commettre un meurtre ici ?
Quelques jours plus tard, un deuxième corps est découvert. Même profil, même mode opératoire. Westerley serait-il devenu le terrain de jeu d’un tueur en série ? Combien de victimes à venir ? Qui sera la prochaine ? Pour la commissaire Kim Stone et son équipe, c’est le début d’une terrifiante enquête en terre de cauchemar.
Chronique d’une habituée de Kim Stone… un peu moins surprise cette fois-ci
Je lis Angela Marsons depuis le tout premier tome. Kim Stone et moi, on se connaît bien. Je l’ai suivie dans ses colères, ses intuitions, ses fêlures. Et j’ai rarement été déçue. Alors forcément, quand j’ai vu Faire le mort arriver, j’ai sauté dessus. Le pitch ? Prometteur à souhait : un centre de recherche sur la décomposition des cadavres, un lieu fermé, glaçant, propice à tous les frissons. Et un tueur qui ose y semer ses propres morts…
Autant le dire tout de suite : oui, ça se lit tout seul. Angela Marsons reste une autrice redoutablement efficace. L’intrigue est rythmée, les scènes bien plantées, et certaines ambiances — notamment celles à Westerley — m’ont carrément fait frissonner. Le plaisir de retrouver l’équipe est intact et j’ai particulièrement apprécié le personnage de Stacey, qui gagne en relief ici.
Mais (il y en a un, et pas petit)… j’ai été moins emportée que d’habitude.
D’abord, parce que j’avais vu venir les twists principaux à mi-parcours. Alors peut-être que je deviens une enquêtrice trop aguerrie à force de lire du thriller, mais certains indices m’ont paru un peu trop appuyés. Le suspense retombe du coup par endroits, ce qui est dommage dans un roman censé nous tenir en haleine.
Ensuite, et c’est plus rare chez Marsons, la narration m’a semblé parfois un peu lourde. Trop d’explicite, pas assez de subtilité. Comme si le texte avait besoin de souligner ce que le lecteur pouvait pourtant parfaitement ressentir ou comprendre par lui-même. C’est un détail, mais ça freine un peu l’immersion.
Cela dit, ne boudons pas notre plaisir : Faire le mort reste un bon Marsons. Sombre, efficace et porté par une héroïne qu’on ne lâche pas. Ce n’est peut-être pas mon préféré, mais il confirme une chose : même quand elle me déçoit un peu, Angela Marsons reste une valeur sûre du polar britannique.
Faire le mort, d’Angela Marsons, éditions Belfond Noir, ISBN 978-2714404114, 21,90€