Vous n’avez pas peur, seules dans ce hameau, sans personne ?
Depuis la Rétractation, Mila vit avec sa mère et d’autres femmes et enfants dans un lieu tenu secret et isolé, le Hameau. Cette communauté solidaire, travailleuse et paisible se pensait à l’abri de la violence et de la folie des hommes qui ont ravagé le monde d’Avant. Mais l’arrivée d’un inconnu bouscule la tranquille et bienveillante routine. Mila ne le sent pas, cet étranger. Tous ses poils se hérissent à son contact, et son instinct lui hurle de se méfier. N’ont-elles pas fait entrer le loup dans la bergerie ?
Dans ce Hameau isolé, où une colonie de femmes et d’enfants vit presque en autarcie, le temps semble s’être arrêté. Le rythme est d’ailleurs un peu lent, afin de nous présenter les protagonistes, leur vie et leur organisation, et surtout Mila, une adolescente « différente ». On ne sait pas exactement en quoi, hormis qu’elle perçoit tout mieux que les autres – les bruits, les odeurs, les sentiments – et qu’elle est bien plus mûre que la normale.
Tout semble flou et étrange dans cette enclave, et bien que les codes du thriller postapocalyptique soient là, l’histoire paraît contée comme une fable. Du moins dans la première partie du roman, puisque la deuxième, avec l’arrivée de l’étranger, devient réellement captivante, avant de prendre un tour fantastique à la moitié environ.
Si j’ai eu un peu de mal au début avec l’écriture très simple, puisque l’autrice fait parler Mila, je reconnais qu’elle sait susciter l’intérêt, provoquer la curiosité, exprimer les sentiments et surtout maîtriser le non-dit, ce qui a le mérite d’engendrer et d’entretenir un suspense certain.
J’ai finalement beaucoup apprécié ce court roman féministe ‒ un thème récurrent chez cette autrice, à ce que j’ai pu comprendre, puisque je n’ai pas encore lu ses autres romans. Dans la mesure où j’en possède quelques-uns, cette erreur sera vite réparée.
Pour terminer, je vous déconseille d’aller consulter les commentaires sur Amazon avant de commencer votre lecture, puisqu’il y en a un qui révèle toute l’intrigue, ce qui est fort dommageable pour l’autrice et nuit au suspense de l’histoire.
Je remercie les éditions Pocket pour ce service presse.
L’orage qui vient, de Louise Mey chez Pocket, 7,70€