La chirurgienne, de Leslie Wolfe

Anne Wiley a tout pour elle : un mariage heureux, une belle maison et surtout une brillante carrière de chirurgienne cardiaque qui a fait la renommée de l’hôpital où elle exerce. En dix ans, elle n’a jamais perdu personne sur sa table d’opération. Jusqu’au jour où le coeur de son patient refuse de redémarrer. Et lorsque Anne reconnaît le visage de l’homme allongé devant elle, sa main se fige. Quelques petites secondes d’hésitation… fatales. Pourquoi cette chirurgienne irréprochable a-t-elle interrompu son geste ? Pour Paula Fuselier, avocate tenace du bureau du procureur d’État, quelque chose cloche. Et si cette mort, pourtant anodine, dissimulait en réalité un terrible secret ?

Ces derniers temps, impossible de faire fi du raz-de-marée des thrillers psychologiques et de leurs héroïnes énigmatiques – pensez à La femme de ménage. C’est un genre prenant et distrayant que j’affectionne, quand c’est bien fait. Et il existe nombre de petites pépites dans le genre… C’est donc avec une pointe de curiosité que je me suis lancée dans la lecture de La chirurgienne de Leslie Wolfe, dont la construction du titre fait forcément penser au roman à succès cité plus haut… J’ai immédiatement pensé que ce choix relevait avant tout d’un coup marketing, une stratégie pour surfer sur le succès du numéro 1 du genre. Pourtant, ayant moi-même apprécié La femme de ménage, j’étais curieuse de comparer.

Hélas… la magie n’a pas opéré. Le style, relativement plat, manquait de saveur et d’intensité. Même chose pour les personnages…. Une certaine linéarité a failli me pousser à refermer le livre et à l’abandonner plus d’une fois, même si l’autrice cherche à donner du rythme. Si l’univers hospitalier est original, on repère vite les codes du genre, et ça fair déjà vu.

Un autre point m’a frappée : cette tendance actuelle à la surenchère, pour chercher coûte que coûte à surprendre le lecteur… au risque parfois d’en oublier la cohérence et la crédibilité des rebondissements. Ici, on en est pas loin, malheureusement. La fin du roman m’a ainsi semblé quelque peu tirée par les cheveux.

En somme, si La chirurgienne s’insère bien dans le courant des thrillers psychologiques prisés du moment, il peine néanmoins à atteindre les sommets escomptés par les aficionados du genre.

La chirurgienne par Leslie Wolfe, J’ai Lu, avril 2025, 8,80 €

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