Une île étrange où un travail harassant n’est pas le seul horizon : il existe l’espoir, chaque semaine, de rejoindre la Capitale et de vivre une vie meilleure. Un roman plein de force et de très belle qualité.
La Roche est un enfer pour les plus pauvres de ses habitants mais ceux qui y vivent n’ont pas perdu tout espoir. Chaque semaine, les meilleurs d’entre eux sont choisis pour rejoindre la Capitale, lieu mythique de plaisirs et de vie heureuse. Mais pour cela il faut travailler dur et respecter l’ordre, très sévère, imposé par la Garde. Celle-ci contrôle l’accès à l’eau, ce qui lui donne un pouvoir absolu sur l’île.
Dael, lui, n’a aucune envie de partir et de quitter son coin de Roche, même si la vie est difficile et que la domination de la Garde le révolte. Il élève seul son petit trésor, sa fille Loo, pleine d’imagination et de joie, et échange souvent avec son amie la fouisseuse, qui ne sort plus de son sous-marin hors d’usage depuis des années. Mais un jour Dael rencontre Sol, un jeune homme à l’énergie éblouissante, qui va tout renverser sur son passage.
Le monde mis en place par Martin Lichtenberg est original et pourrait être angoissant sans la présence réjouissante de Loo. Celle-ci est une petite fille à l’enthousiasme qui entraîne tout dans son sillage, que ce soit son père ou Sol, un trublion au comportement un peu fou mais qui permet de découvrir la vérité sur la Gare et la Capitale.
Le rythme du roman ne faiblit pas et l’écriture de Martin Lichtenberg a parfois des accents d’Alain Damasio dans Les furtifs. On retrouve en effet une musique et une folie qui accompagnent les passages qui concernent Sol, dans une envolée trépidante.
La Roche est une belle histoire d’amour familial et amical, dans un univers futuriste sombre et inquiétant.
La Roche par Martin Lichtenberg,illustré par Julien Rico, aux éditions Pocket, ISBN 9782266345767