Lorsqu’un voyageur brésilien est retrouvé assassiné et habillé en femme dans un lieu emblématique du Havre, le Volcan, les enquêteurs n’ont que peu d’éléments pour identifier le coupable qui a martyrisé ce jeune homme.
Dans la semaine qui suit, deux autres corps sont découverts, ayant eux aussi subi les pires outrages.
La situation est suffisamment grave pour mettre en alerte la psychocriminologue Laura Claes et son équipe.
Dans les brumes du Havre, arrivera-t-elle à élucider ces meurtres cousus main ?
On plonge dans Meurtres cousus main comme on entre dans l’empreinte d’un serial killer habile : doucement, mais sans échappatoire. L’intrigue se noue au Havre – au cœur du Volcan, figure emblématique – où un jeune voyageur brésilien est retrouvé assassiné, mutilé, vêtu en femme. Rapidement, deux autres corps suivent, les fils de l’horreur se tissant sous les pas de la psychocriminologue Laura Claes
L’autrice, forte de son expertise documentaire, transcende le simple polar : le décor fait corps avec l’intrigue. Le Havre, bétonné et humide, devient un personnage à part entière – avec ses ambiances, ses structures (Volcan, MuMa, hôpital), son commissariat – et transforme la lecture en exploration immersive. Le tout est servi par une plume cash, aux rebondissements efficaces, qui ne laisse aucun répit.
Ce que j’ai adoré ? La profondeur psychologique de Laura Claes : empathique, rigoureuse, confrontée à une équipe locale parfois sceptique – ce duo symbiose/tension colle parfaitement au protocole de la criminalistique affichée. Et le roman ne tombe jamais dans le voyeurisme facile : l’identité de genre devient un angle sensible, traité sans tabou ni sensationnalisme, donnant à l’intrigue une résonance soignée et pertinente.
Si vous connaissez et appréciez la série de Patricia Cornwell, Kay Scarpetta, et ses autopsies au scalpel, vous ne pourrez que trouver que Laura Claes en est la version normande, tout aussi déterminée. Le côté scientifique mêlé à une atmosphère régionale forte transforme ce polar en sorte de « Kay Scarpetta à la sauce normande » : morgue, précision médicale, enquête minutieuse, mais aussi goût des paysages, des décors, du terroir. Une alchimie frissonnante.
Meurtres cousus main est un polar rythmé, documenté, humain et sans fard. Une immersion idéale pour ceux qui aiment allier rigueur d’enquête et ambiance géographique. Nadine Mousselet confirme son surnom d’« Agatha Christie du Cotentin », avec un style tranchant, addictif, qui laisse pressentir que ce tome n’est pas le dernier feu d’artifice de la saga Laura Claes.
Meurtres cousus main de Nadine Mousselet, XO éditions, ISBN 978-2374488905, 20,90€