Le premier meurtre sur Mars, de Sam Wilson

2034, Mars est devenue une colonie terrienne. Alexander Fuller, PDG de Fuller Aerospace et un des pionniers de la vie martienne, voit la naissance de ses deux enfants, Rosemary « Rose » et Archimedes « Archie », les deux premiers sur la planète rouge. L’avenir des colons entre tourisme de masse et installation de cités ouvrières complètes est au beau fixe, rien ne semble devoir perturber le progrès.

2103, Le rêve d’Alex Fuller s’est effondré. La planète toute entière est sous la coupe réglée de la société qu’il a créée. De multiples colonies à travers Mars se déclarent libres ou indépendantes et font sécession. Des zones sont entre les mains d’extrémistes pillards. Alex et Archie sont morts. Séduite par le discours des indépendantistes, Rose est devenue une de leurs leaders, et sa disparition a fait d’elle une martyre. Les guerres internes sont sévèrement réprimandées par la Fuller Aerospace. C’est dans ce contexte que Dylan Ward, une jeune garde travaillant pour la compagnie, se voit proposer une étrange mission par Clifford, le patron des affaires intérieures de la société. Il s’agit de l’accompagner pour retrouver un agent recenseur disparu alors qu’il enquêtait sur un mystérieux jardin d’hiver. Au fur et à mesure de leur avancée, Dylan comprend que Clifford cherche en fait à rouvrir un vieux dossier, le projet Granit, susceptible de disculper Rose du premier meurtre sur Mars et d’avoir un impact considérable sur le devenir de Fuller.

Avec Le premier meurtre sur Mars, Sam Wilson nous propose un roman de SF, certes, mais surtout une histoire policière bien troussée et qui pourrait se dérouler n’importe où sur Terre. Il y a bien les indispensables de la fiction, la planète rouge, les vaisseaux et les Rovers d’exploration, les combinaisons spatiales, mais pas de batailles à coups de pistolets lasers auxquelles nous sommes souvent habitués. Les éléments futuristes, s’ils constituent une part importante du récit, sont là pour créer une atmosphère particulière, entre la vie besogneuse des ouvriers ou des marchands et l’insouciance des riches. Il y a un côté très western dans ce roman qui en fait aussi une de ses originalités. Entre les chapitres consacrés à l’enquête de James Crawford et de Dylan Ward, l’auteur revient sur le passé avant le premier meurtre, la jeunesse de Rose, ses rencontres, ce qui va faire d’elle une terroriste selon les règles de la compagnie fondée par son père.

Un roman que j’ai trouvé d’une grande originalité, puisque loin d’une science-fiction classique, et un sens du récit d’action qui en fait une belle réussite. Une excellente idée de la part des éditions Bragelonne d’avoir traduit ce livre et de l’avoir ajouté à leur catalogue. je les remercie pour leur confiance à mon égard.

Sam Wilson – Le premier meurtre sur Mars – traduction Nenad Savic – Éditions Bragelonne, Janvier 2025, 25€ – ISBN 979-10-281-2270-6

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