Le vaisseau magique, Les aventuriers de la mer T1, de Robin Hobb

Les vivenefs sont des vaisseaux magiques attachés à la famille qui les possède par des liens empathiques. Ces navires insaisissables bravent les tempêtes, évitent les récifs, distancent les monstres marins, sèment les pirates… et sont l’objet de toutes les convoitises. Le capitaine de la Vivacia, Ephron Vestrit, est mourant et, parmi les siens, chacun ourdit complots et traîtrises pour s’approprier son vaisseau, car une vivenef ne se transmet pas comme un legs ordinaire. Pendant ce temps, d’autres dangers se profilent à l’horizon : les serpents de mer qui infestent les océans se rassemblent, et un ambitieux pirate aspire à unir ses pairs sous un seul pavillon : le sien.

Robin Hobb a toujours su éveiller ma curiosité avec son talent pour donner vie à des mondes d’une richesse saisissante. Lorsque je m’étais plongée dans l’univers de « L’Assassin royal », j’avais été captivée… Alors, imaginez mon impatience face à « Les Aventuriers de la mer » ! Je m’attendais à être emportée par un tourbillon similaire ; hélas, le charme n’a pas véritablement opéré cette fois-ci.

D’emblée, j’ai retrouvé avec délice sa prose raffinée et minutieuse : Hobb sait peindre des paysages qui prennent vie sous nos yeux et tisser des récits aux multiples facettes. Mais malgré cette élégance du verbe, l’histoire ne m’a pas enveloppée, et les personnages ne m’ont pas séduite autant que Fitz et ses compagnons autrefois. Le rythme est parfois très lent. L’autrice prend le temps de présenter son univers, mais nous perd parfois.

Le cadre de « Les Aventuriers de la mer » est intriguant en soi – pensez donc : des navires conscients (les vivenefs) et un tissu complexe de relations familiales et commerciales… Une toile qui aurait pu être captivante ! Pourtant, au fil des pages, je me suis sentie détachée des intrigues se dévoilant lentement. Les protagonistes sont certes bien esquissés mais semblent manquer de ce petit quelque chose – une étincelle ou une profondeur émotionnelle – qui avait tant touché mon cœur dans « L’Assassin royal ». J’avais l’impression d’être spectatrice plutôt qu’héroïne embarquée dans ces aventures.

Robin Hobb demeure indéniablement une conteuse exceptionnelle ; je ne doute pas que certains trouveront leur bonheur dans cette série. Peut-être que mes attentes étaient trop ancrées dans la nostalgie du frisson ressenti avec « L’Assassin royal ». Malheureusement, « Le Vaisseau magique » n’a pas réussi à me captiver comme je l’avais espéré…

Si vous aimez Robin Hobb, donnez sa chance à cette série ; elle vous ouvrira les portes d’un nouvel aspect de son univers fascinant. Quant à moi, je referme ce livre sur une note douce-amère… Un sentiment d’inachevé et ce léger regret : ne pas avoir retrouvé la magie qui m’avait enchantée.

Le vaisseau magique par Robin Hobb, J’ai Lu, mars 2025, 8,80 €

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