La maison des pleurs de Meg Maine

Éléonore, Damien et leur fille Esther emménagent dans une nouvelle maison perdue dans la campagne. Il s’agit d’un nouveau départ pour la famille, ou plutôt d’une tentative, après maintes disputes, la mort d’un enfant et l’hospitalisation de la mère. Le couple bat de l’aile depuis un moment. Éléonore, auteure de romans d’horreur, ne parvient plus à retrouver la flamme qui l’animait, éteinte puis longtemps sous des verres et des verres d’alcool. Damien, irritable et tendu, ne manque jamais une occasion de lui faire des reproches. Quant à Esther, la fillette se replie sur elle-même et ne se sent à l’aise qu’avec une amie imaginaire, Alice. Mais dans cette nouvelle maison, endommagée par une inondation deux ans plus tôt, quelque chose d’inexplicable les a précédés. À quoi correspondent ces pleurs d’enfant incessants ?

La maison des pleurs est un roman d’atmosphère plus qu’un roman d’action. C’est l’ambiance malsaine qui en découle qui en fait sa force. Une unité de lieu, peu de personnages. Une impression de ralenti comme si tout ce qui allait se produire était inévitable et que le lecteur, englué dans les pages, ne peut qu’assister au déroulement. Ma réserve concerne plutôt les incessants aller-retour entre le présent et le passé qui sont censés éclairer l’histoire d’Éléonore et de sa famille, mais qui rendent parfois le récit un peu nébuleux et nécessitent, de la part du lecteur, une attention constante. J’avoue que pour ma part je m’y suis perdu à plusieurs reprises et j’ai dû faire marche arrière pour comprendre. Cet aspect peut s’avérer déroutant pour certains. L’alcoolisme d’Éléonore est peut-être un peu trop souligné par moments. Par contre, la réussite tient beaucoup à ce que Meg Maine dévoile des éléments perturbants au cours de son récit, éléments dont on se demande ce qu’ils signifient ou ce qu’ils viennent faire, avant de comprendre au moment du twist final. D’ailleurs, si vous aimez les atmosphères des films de M Night Shyamalan, un en particulier, ce livre est fait pour vous.

Meg Maine – La maison des pleurs – Autoédition aout 2024 – version ebook – ISBN  978-2-931223-17-8

Laisser un commentaire