L’aube, Xenogenesis T1, par Octavia E. Butler

Octavia E. Butler réunit des humains face à des extraterrestres, leurs relations de haine et de dépendance, une héroïne forte et fragile pour offrir un texte prenant et puissant.

Les Humains ont ravagé la Terre qui est devenue inhabitable depuis des siècles. Pourtant l’espèce humaine n’a pas disparu car des extraterrestres, les Oankali, ont recueilli les survivants pour les maintenir en sommeil jusqu’à ce que les êtres humains puissent retourner sur Terre.

Lilith se réveille ainsi dans un environnement étrange et apprend peu à peu à survivre, mais sa rencontre avec les Oankali est un cauchemar : leur aspect physique est repoussant et l’instinct la pousse à les rejeter.

Mais les Oankali sont patients, bienveillants et avides d’aider les humains. Ils prennent en charge la jeune femme pour lui apprendre de nouvelles compétences et lui offrir de nouvelles capacités. Leur objectif est de faire de Lilith la future chef du premier groupe d’humains qui sera ramené sur Terre. La jeune femme va devoir utiliser toutes ses ressources pour mener à bien ce projet.

L’aube a été écrit il y a près de quarante ans (1987) et pourtant le texte n’a pas pris une ride. L’écriture d’Octavia E. Butler emporte immédiatement le lecteur dans un monde aussi tangible que le monde réel et le plonge au cœur des multiples thèmes qui parcourent le roman.

La relation entre les Humains et les Oankali est un des éléments centraux de l’histoire de Lilith. La répulsion initiale va peu à peu se transformer pour devenir intérêt puis complicité. Mais, tout comme chez les adversaires de la jeune femme, une interrogation demeure : cette évolution aurait-elle été identique sans les changements opérés chez l’héroïne par les extraterrestres ?

Les liens entre les Humains sont aussi essentiels dans le récit, et l’on retrouve l’incapacité toujours démontrée par la réalité des hommes et des femmes à vivre entre eux en paix. La jalousie, la haine, la peur et la volonté de détruire ce qu’on ne comprend pas sont des constantes dans la nature humaine, qui sont finement analysées au fur et à mesure du réveil des différents survivants.

Un excellent récit, complété par la préface de Marion Mazauric et une postface de Fania Noël.

L’aube, Xenogenesis T1,par Octavia E. Butler, traduit par Jessica Shapiro, illustré par Olivier Fontvieille, aux éditions Au diable vauvert, ISBN 9791030705065

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