(traduction Franchita Gonzalez-Batlle)
Premier volume des aventures du capitaine Sam Wyndham et de son précieux auxiliaire le sergent Sal Banerjee dans l’Inde post Première Gerre mondiale. Wyndham, ancien inspecteur de Scotland Yard meurtri par les effets de la guerre, intègre la police impériale. Il a à s’occuper d’un meurtre sordide d’un membre de l’administration anglaise sur place. Sur le corps, une lettre, menaçant de mort tous les ressortissants de la Couronne s’ils ne quittent pas le pays au plus vite. Mais très vite, Wyndham sent que cet assassinat et cette lettre cachent quelque chose de bien plus important, trafic ou complot, à lui de le découvrir…
J’ai déjà lu plusieurs romans de l’auteur précédemment, mais sans que cela ne constitue un obstacle à la découverte de ce premier opus. Après avoir vu évoluer les protagonistes, il est amusant de découvrir la progressive adaptation de Sam au pays et les premiers échanges entre lui et Banerjee, encore très empruntés et où règnent les différences de positions sociales. On découvre un capitaine assez maladroit, perdant son flegme britannique, ayant tendance à abuser de la drogue, (ce qui lui jouera bien des tours plus tard). Vrais bandits, escrocs et profiteurs, femme fatale, terroristes, tout y est. L’attaque du Calcutta-Darjeeling n’est par contre qu’un épisode de ce roman riche de rebondissements qui pénètre au cœur même de l’Inde coloniale avec ses travers. Difficile de ne pas éprouver de l’antipathie instinctive pour les anglais qui se comportent comme des seigneurs. Un excellent polar donc, et qui a le mérite de nous faire passer un agréable moment en dehors de ce que l’on pourrait appeler un policier classique, puisqu’au-delà de l’enquête, il nous offre une vision peu connue de ce pays et de cette époque.
Abir Mukherjee est définitivement un des mes auteurs préférés.
Abir Mukherjee – L’attaque de Calcutta-Darjeeling – Éditions Folio, novembre 2020 -ISBN 978-2-07-291470-6