La mémoire des miroirs, d’Eric Simard

Paris, 2036. Ugo Marcande est un jeune « passeur temporel » qui utilise la mémoire des miroirs pour transférer ses clients dans le passé. Un matin, il est contacté par Yana Lysenko, fille d’un homme d’affaires ukrainien fortuné. Mais le jeune homme découvre à ses dépens que Yana n’est pas une cliente comme les autres. Les menaces et les secrets s’immiscent peu à peu dans sa vie. Le passé a de plus en plus le goût du sang. Pourquoi Yana est-elle prête à tout pour remonter le temps ?

Ce livre est à la fois une anticipation (2036) et un récit d’Histoire au travers des voyages dans le temps du passeur et de sa cliente. Ici ce n’est pas le passage dans le temps qui importe mais pourquoi cette jeune fille veut absolument voyager. C’est même le cadeau d’anniversaire demandé à son père (qu’elle soit Ukrainienne n’a rien à voir dans le récit, sauf que parfois lors d’un trip, elle se souvient de son enfance dans un pays en guerre).

Mais la réalité va la rattraper et trouver le secret de famille ne va pas se faire sans souffrance : ce traumatisme vient de la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec sa violence, ses morts, le sang…

Comme je suis une grande sceptique, l’idée du trauma transgénérationnel qui affecte les descendants, ça ne passe pas chez moi. Mais la blessure de l’âme à l’origine… que dire…

Je ne vais pas vous en raconter beaucoup, mais j’avoue que la scène de violence populaire fait partie des choses qui me révoltent le plus. La meute, la populace (mot volontairement péjoratif car aucun respect pour ces groupes d’auto-justiciers) qui se venge sur les plus faibles, les femmes souvent ; ces méprisables résistants de la dernière minute, pétris de trouille qui se sentent pousser des ailes quand il n’y a plus de danger… Ça, c’est exactement ce que je hais le plus et pourquoi je refuse que les gens, seuls ou en groupe, se fassent justice : c’est toujours et uniquement de l’injustice et des règlements de compte personnel.

L’écriture est simple mais le livre s’adresse à des tout jeunes ados (13 ans). Les temps de la conjugaison privilégient le présent.

Très judicieux avertissement au début pour préciser que certains passages sont violents et une postface pour expliquer les faits historiques.

J’aime beaucoup les récits d’Eric Simard qui déborde d’imagination mais garde toujours beaucoup de tendresse ou de délicatesse pour ses personnages.

La mémoire des miroirs, d’Eric Simard, 2025, ScriNéo

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