Dans ce roman de son style personnel, basé sur un univers dystopique et cyberpunk où les personnages évoluent dans un monde probablement virtuel, avec exceptionnellement des rappels d’une réalité en ruines, le narrateur (ou la narratrice) est une jeune fille, ou plutôt un ex-garçon opéré pour devenir un mannequin (tiens, les sexistes n’ont pas encore « féminisé » cette profession…).Vic pour Victoire a été abandonné par sa mère dans un grand magasin (réel ou virtuel?), puis « adopté », c’est-à-dire asservi par la société de mode Chloé, puis « prêté » au journal de mode Thursday. Et notre « héroïne » va devoir se lancer à la recherche du blouson de Lady Di en vue d’un défilé de mode, perturbé par une association KS (pour Kim Sauvage, c’est-à-dire Kim Wilde). Cette quête, et les personnages que rencontre Vic, dont une « IA » appelée Maria, aboutira-t-elle ?
On peut apprécier les différentes réflexions de la narratrice (en général, elle parle d’elle-même au féminin) tant sur la réalité (ou non) de son univers que sur les sentiments qu’elle éprouve ou rencontre. Et, bien sûr, se demander en quoi notre « réalité » présente ou future est concernée…
Les nuits sans Kim Sauvage, de Sabrina Calvo, La Volte, 2024, 343 p., couverture d’Étienne Mineur, 19€