La couleur de froid, de Jean Krug

Jean Krug est glaciologue ; il s’est donc amusé à inventer une possibilité de fiction scientifique dans laquelle le froid, loin d’être une absence d’énergie et de chaleur, serait une entité vivante et consciente. Et cette entité, vivant dans l’Antarctique, attaquée par le réchauffement, aurait entrepris de se défendre contre ceux qui la menacent. C’est pourquoi, alors que nous sommes en 2070, les derniers scientifiques (la recherche théorique a été abandonnée dans un monde entièrement géré par les grandes sociétés industrielles et financières) constatent que, depuis un certain temps, les températures ont cessé d’augmenter et amorcent un début de redescente. Mila Svenson, dirigeante depuis la disparition de ses parents d’une énorme multinationale, se voit amenée par des rêves étranges, avec quelques employés ­- Valda, une des derniers climatologues, Paul, un technicien polaire et d’autres ­-, entreprend une expédition dans l’Antarctique pour essayer de comprendre. Elle va découvrir les secrets du froid… enfin ceux qui pourraient être si le froid était une réalité physique et morale…

J’ai un peu eu l’impression de nombreuses incohérences, en particulier sur le fait que le « froid » n’est, dans ce roman, que la réalité d’une bande de températures assez étroite, en gros entre 200K et 270K, qui se manifeste essentiellement par la glace, la neige et certains vents. La communication avec l’homme passe par des langages humains, mots et écritures, ou des réalisations architecturales, alors même que le froid, ou les froids car il semble y avoir des consciences distinctes, parfois compréhensibles, parfois incompréhensibles, s’affirment ou se combattent. L’odyssée des différents personnages auxquels s’attache alternativement le récit se veut linéaire, mais n’en est pas moins assez incohérente.

La couleur de froid, de Jean Krug, Pocket n°7395, 2025, 665 p., illustré par Aurélien Police, 12B, ISBN 978-2-266-35133-1

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